Synthèse Grand Témoin avec Eric HEYER – L’économie : quelles perspectives ?
Date : 06 novembre 2025 de 18h30 à 22h00
Lieu : Campus Sud des Métiers à Nice
Intervenant : Eric HEYER, Directeur de département à l’OFCE
Thème du Grand Témoin : L’économie : quelles perspectives ?
L’économie face à l’incertitude : décryptage et perspectives
L’économie mondiale traverse une période d’incertitude. Pour naviguer dans ce contexte, il est essentiel de comprendre les dynamiques actuelles et d’identifier les leviers de rebond. Cette analyse décrypte la conjoncture post-crise, les défis de l’inflation, de la dette, et les enjeux de la transition écologique.
La situation économique post-crise
Depuis fin 2019, les indicateurs économiques révèlent des tendances claires.
- Décrochage européen : La zone euro affiche une croissance de 5 % contre 13 % pour les États-Unis, un écart souvent lié à un déficit d’investissement technologique.
- Position française : Avec 5,6 % de croissance, la France se situe dans la moyenne européenne.
- Inversion des rôles : L’Allemagne, autrefois locomotive, stagne, tandis que l’Espagne et l’Italie surperforment, aidées par le plan de relance Next Generation EU.
En France, les secteurs évoluent de manière hétérogène. L’industrie stagne (+1 %) et la construction est en récession (-5 %), tandis que les services tirent la croissance. Cette disparité suggère que des aides ciblées auraient été plus pertinentes que des mesures généralisées.
Le basculement des préoccupations des entreprises
Le moral des chefs d’entreprise, longtemps soutenu par des carnets de commandes pleins, a chuté. Les problèmes d’offre (approvisionnement, recrutement) ont laissé place à une faiblesse de la demande, qui freine désormais la production.
L’énigme de la surépargne française
Face à une croissance faible et une demande atone, le gouvernement compte sur la surépargne des ménages, accumulée depuis la crise sanitaire, pour stimuler l’économie.
- Montant : Près de 300 milliards d’euros en 2024, en plus de l’épargne annuelle habituelle.
- Dilemme : Contrairement aux États-Unis où elle a été consommée, cette épargne reste majoritairement liquide (livrets A, comptes courants) et détenue par les ménages aisés et les retraités, moins enclins à dépenser.
La confiance des ménages, à un niveau historiquement bas, et l’incertitude géopolitique freinent la consommation. Le risque est que ces capitaux fuient vers les États-Unis, stimulant leur croissance au détriment de l’Europe.
La nouvelle réalité de l’inflation
L’inflation semble se stabiliser, mais elle a provoqué un effet de “marche d’escalier” : les prix ne reviendront pas à leurs niveaux d’avant-crise. Cette nouvelle base de prix, bien plus élevée, redéfinit durablement les équilibres.
La France a mieux maîtrisé l’inflation (hausse de 18 %) que ses voisins comme l’Allemagne (26 %) grâce au “bouclier tarifaire”. Cette stratégie, bien que coûteuse (plus de 100 milliards d’euros), pourrait offrir des gains de compétitivité futurs.
La dette française : entre tensions et soutenabilité
Les taux d’intérêt sont remontés à des niveaux normaux (environ 3,5 %). La charge de la dette française (2 % du PIB) reste soutenable et inférieure à celle de nombreux partenaires. Le vrai problème est son utilisation, qui a privilégié le soutien au pouvoir d’achat plutôt que l’investissement.
Pour revenir sous les 3 % de déficit, la France doit réaliser 120 milliards d’euros d’économies d’ici 2029. Cet effort sera réalloué vers de nouvelles priorités : souveraineté, défense et transition écologique. La dépense publique ne baissera pas, elle se transformera.
La fin de la croissance enrichie en emplois
Depuis la crise, la France a créé un million d’emplois pour une croissance de 6 %, signe d’une forte perte de productivité. Ce coût a été supporté par les salariés (salaires progressant moins vite que les prix) et les finances publiques (subventions à l’embauche, sauvetage d’entreprises “zombies”).
Le retour attendu de la productivité, combiné à une croissance faible, pourrait entraîner des destructions d’emplois et polariser le marché du travail entre les salariés en poste et les demandeurs d’emploi.
Vers un nouvel ordre économique mondial
Le multilatéralisme est en crise. Les déséquilibres commerciaux, avec les excédents massifs de la Chine et de la zone euro (notamment l’Allemagne), poussent les États-Unis à imposer des barrières douanières. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) étant paralysée, le monde se réorganise en blocs économiques armés (américain, chinois, européen) où les rapports de force remplacent les règles communes.
La transition écologique : un défi de croissance et de financement
La transition écologique est devenue un enjeu majeur, motivée par l’impact du réchauffement climatique sur la croissance et les risques de migrations massives. La stratégie européenne vise la neutralité carbone en décarbonant l’énergie, en investissant dans des technologies sobres et en favorisant la sobriété.
Le coût de cette transition est colossal : le rapport Pisani-Ferry l’estime à 66 milliards d’euros par an pour la France. Ce financement exigera des choix politiques forts, incluant probablement une taxe carbone et un impôt dédié. L’inaction coûte déjà plus cher, et chaque report alourdit la facture.
⚠️ Avertissement – Document à visée pédagogique
Ce document constitue une synthèse automatisée réalisée à partir d’une présentation orale enregistrée, avec l’appui d’un logiciel d’intelligence artificielle.
Il reprend les grandes lignes exposées à haute voix lors de la matinale et a pour objectif exclusivement pédagogique et informatif.
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